Qu’est-ce que c’est?
L’endométriose est une maladie gynécologique chronique et pouvant être très douloureuse. Elle est liée à la présence de tissu similaire à l’endomètre hors de l’utérus et sur les organes voisins. L’endomètre est le tissu qui tapisse la paroi interne de l’utérus. Chaque mois, en l’absence de fécondation, il se désagrège, ce qui entraîne un saignement : les règles ou menstruations.
L’endomètre réagit aux fluctuations hormonales du cycle menstruel. Et il saigne chaque mois. Lorsque du tissu similaire à l’endomètre se retrouve à l’extérieur de l’utérus, comme c’est le cas chez les personnes atteintes d’endométriose, les saignements n’ont aucune issue vers l’extérieur du corps. Les cellules endométriales qui se détachent peuvent irriter les organes avoisinants, ce qui crée des douleurs.
L’endométriose est généralement située sur les ovaires, sur les trompes de Fallope, sur les ligaments soutenant l’utérus, ou encore sur la surface de l’utérus, mais peut également se retrouver sur la vessie, l’intestin, les reins, le rectum et dans les cas plus graves, sur les poumons, dans les bras ou les cuisses. On en retrouve aussi, quoique très rarement, au niveau du cœur ou du cerveau.
L’endométriose peut entraîner la formation de kystes, de tissu cicatriciel ou d’adhérences qui relient les organes entre eux et causent des douleurs.
L’endométriose n’est pas une maladie mortelle, mais elle peut avoir de graves conséquences sur la santé physique et la qualité de vie des personnes qui en souffrent, en plus de répercussions importantes sur leur vie privée, sociale et professionnelle.
L’endométriose est une maladie complexe, entre autres parce qu’elle affecte chaque personne atteinte différemment.
Les 4 stades de l’endométriose
Selon l’American Society for Reproductive Medicine, le degré de gravité d’endométriose peut être hiérarchisé en quatre stades. Ceux-ci sont basés sur le nombre, l’emplacement et la profondeur des implants, ainsi qu’à la présence d’adhérences fines ou denses.
- Minime : Quelques implants superficiels.
- Minime à modéré : Plus de foyers, un peu plus profonds.
- Modéré : De nombreux foyers profonds, présence de petits endométriomes sur un ou les deux ovaires et quelques adhérences fines.
- Grave : De nombreux foyers profonds, de gros endométriomes sur un ou les deux ovaires et de nombreuses adhérences denses, parfois avec le rectum adhérant à la partie postérieure de l’utérus.
Les symptômes varient généralement selon le type d’atteinte et les organes touchés. Mais pour ajouter un degré de complexité supplémentaire, il n’existe pas toujours un lien entre le degré de sévérité de la maladie et l’intensité des symptômes.
Une maladie méconnue
200 millions de personnes seraient atteintes dans le monde. Pourtant, l’endométriose demeure méconnue et le délai de diagnostic est, en moyenne, de 5 ans au Canada. Pourquoi?
Quelques pistes de réponses
- L’endométriose touche plusieurs tabous : les règles, la sexualité, l’intimité. Les douleurs liées aux règles sont encore trop souvent considérées comme « normales », et ce, tant aux yeux de certains médecins que des personnes qui en souffrent.
- Ce ne sont pas tous les médecins ni tous les gynécologues qui sont formés pour diagnostiquer ces maladies.
- Malgré l’avancement scientifique, il y a malheureusement encore des gens, et même des médecins, qui pensent que les maladies associées au cycle menstruel sont psychologiques. Les femmes ont longtemps été soupçonnées d’être « hystériques », ou particulièrement sujettes aux maladies mentales. C’est hélas encore parfois le cas aujourd’hui. Or, une femme qui souffre d’endométriose a une maladie physique et a besoin d’être soignée.
- La méconnaissance de ces maladies dans la société conduit parfois les personnes qui en sont atteintes à attendre très longtemps avant de consulter, et surtout, de trouver une oreille attentive. Le temps perdu entre les premiers symptômes et le diagnostic a des conséquences psychologiques importantes sur les femmes concernées et, dans certains cas, des conséquences physiques parfois irréversibles, comme l’infertilité.
- Les douleurs pelviennes quotidiennes peuvent révéler un problème avec la vessie, les intestins, les organes reproducteurs ou les muscles pelviens. Et plusieurs affections peuvent causer une douleur pelvienne : la cicatrisation interne, l’appendicite chronique, le syndrome de l’intestin irritable, la cystite interstitielle, les hernies, etc.
