Qu’est-ce que l’endométriose?

L’endométriose est une maladie gynécologique chronique qui peut provoquer des douleurs importantes. Elle survient lorsque du tissu semblable à la muqueuse de l’utérus (endomètre) se développe à l’extérieur de l’utérus, sur des organes voisins comme les ovaires, les trompes de Fallope, la vessie ou l’intestin. Ce tissu réagit aux hormones du cycle menstruel : il s’épaissit, saigne et se dégrade chaque mois, mais le sang ne peut pas s’évacuer. Cela cause une inflammation, des douleurs et parfois la formation de kystes ou d’adhérences (tissus cicatriciels reliant les organes entre eux).

Une maladie aux visages multiples

L’endométriose touche au moins une personne menstruée sur 10. Les symptômes varient fortement : certaines personnes ressentent des douleurs menstruelles intenses, d’autres des douleurs pelviennes persistantes, des troubles digestifs, urinaires ou encore des difficultés à concevoir.

Le diagnostic reste souvent long — parfois plusieurs années — car la maladie est encore mal connue et peut être confondue avec d’autres affections (comme le syndrome de l’intestin irritable ou la cystite interstitielle).

Les stades de la maladie

Selon la American Society for Reproductive Medicine (ASRM), on distingue 4 stades d’endométriose :

I — Minime Quelques foyers superficiels.
II — Légère à modérée Foyers plus nombreux et un peu plus profonds.
III — Modérée Foyers profonds, petits kystes sur un ou les deux ovaires, quelques adhérences.
IV — Sévère Foyers multiples et profonds, gros kystes, adhérences denses entre les organes.

Il n’existe pas toujours de lien entre la gravité visible de la maladie et l’intensité des douleurs ressenties.

Une maladie encore méconnue

On estime que près de 200 millions de personnes dans le monde sont atteintes d’endométriose. Pourtant, elle demeure sous-diagnostiquée et mal comprise. Pourquoi un tel retard de diagnostic?

Les tabous persistants autour des règles, de la sexualité et de la douleur menstruelle continuent d’alimenter la honte et le silence qui entourent ces sujets. Le manque de formation médicale sur les maladies gynécologiques chroniques contribue à un retard dans leur diagnostic et à une prise en charge souvent insuffisante. La douleur menstruelle est fréquemment banalisée, considérée comme normale alors qu’elle peut révéler une pathologie sous-jacente. Cette méconnaissance générale pousse de nombreuses personnes menstruées à attendre avant de consulter, par peur de ne pas être prises au sérieux ou par manque d’information.

Ce retard peut avoir des conséquences physiques (adhérences, infertilité) et psychologiques (épuisement, anxiété, sentiment d’incompréhension).

Recherche

La recherche scientifique met aujourd’hui l’accent sur le dépistage précoce, les techniques d’imagerie avancées et les traitements hormonaux personnalisés.


Références scientifiques

  • Alimi, Y., & Smith, A. (2023). Endometriosis: A review. International Journal of Gynecology & Obstetrics. 
  • Zhao, L., et al. (2025). Factors contributing to the delayed diagnosis of endometriosis. Frontiers in Medicine. 
  • Wang, J., et al. (2025). Global, regional, and national burden of infertility due to endometriosis. Reproductive Biology and Endocrinology. 
  • Kawahara, R., et al. (2025). Unveiling endometriosis hidden comorbidities using a data-driven approach. Nature Digital Medicine. 
  • Jain, P., et al. (2024). Assessing the true prevalence of endometriosis: A narrative review. International Journal of Gynecology & Obstetrics.